Blason adopté en Septembre 2017
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Les premières traces d’activité humaine remontent à la fin de l’âge de Bronze, entre 1200 et 1000 avant Jésus-Christ. Cette présence humaine est démontrée par la découverte, à la fin des années 1960, du dépôt de Chéry-Malassis. Colonie celtique plusieurs siècles avant notre ère, Chéry, situé sur le passage de l’importante voie romaine qui reliait Bourges à Tours, devrait son nom au conquérant romain Carius. Des traces d’un temple et d’un aqueduc, des pièces de monnaie, une nécropole ont été découvertes sur le territoire communal. Le 4 juillet 1190, le roi de France, Philippe Auguste, et celui d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, partent ensemble pour la troisième croisade. Philippe Auguste tombe malade et, inquiet des affaires du royaume, rentre en France. Le roi de France met à profit son absence pour étendre son pouvoir et s’emparer des villes voisines des siennes, possessions des rois d’Angleterre. En 1194, Richard, propriétaire de la seigneurie d’Issoudun, cite Guillaume de Vierzon à comparaître devant sa justice, lequel refuse énergiquement de s’y rendre. Richard envoie une armée détruire Vierzon et les fiefs environnants dont Lury en 1196. Chéry se trouve sur le trajet de cette expédition. |
Dépôt de Chéry-Malassis (photo du musée d’Argentomagus) |
Le prieuré de Saint-Romain, situé entre Reuilly et Chéry, était la paroisse de Chéry et dépendait de l’Abbaye de Massay. Le lieu de Saint-Romain existe toujours : on y a découvert des monnaies à l’effigie de César, Auguste, Domitien, et un grand nombre de squelettes, dont plusieurs se trouvaient dans des sarcophages de pierre. A l’époque romane, les moines creusent leur propre canal avec des digues pour leur moulin et leurs pêcheries. L’oratoire du Prieuré abritait les reliques de Saint Romain et Sainte Claire, martyrs du IIIème siècle, apportées sans doute par quelque croisé, et transportées, après destruction du monastère, dans l’église de Chéry où elles se trouvent toujours dans leur châsse.
En 1214, un chevalier appelé Gérard Neveu rend la justice, lève la dîme sur les terres de Chéry, possède des serfs et mène la vie seigneuriale. Il est possible qu’en 1213, entraîné par Hervé II seigneur de Vierzon, il prenne les armes pour se croiser contre les Albigeois car, en 1214, il vend une partie de ses biens au Chapitre de Bourges qui nomme alors les prêtres desservants ; les Vénérables du Chapitre convoitaient les terres de Chéry et en obtiennent concession. En octobre 1252, Blanche de Vierzon avec Hervé, son fils majeur, donne aux chanoines de Saint-Etienne un droit de passage sur ses terres pour arriver en leur domaine de Chéry, à la condition de célébrer un anniversaire pour elle et son mari en l’église cathédrale. En 1378, le roi Jean le Bon donne les terres et châtellenie de Vierzon et Lury à son troisième fils, Jean de France, premier duc de Berry. La châtellenie de Lury englobe alors : Lury, Chéry, Massay, Saint-Hilaire de Court, Brinay, Méreau, Cerbois, Preuilly, Quincy, Limeux, Lazenay, Brétigny. Pendant 29 ans, la châtellenie profite de l’administration et des largesses de « Jean le Magnifique ». Parmi les sujets remarqués par le duc ayant accédé aux hautes fonctions se trouve Mathieu de Chéry, fourreur du duc. À partir de 1562, et pour trente ans, le pays est plongé dans la guerre entre français. Catholiques et protestants se déchirent, la violence règne. L’église de Chéry,placée sous le vocable de Saint Didier, est brûlée par les protestants, comme le relatent les procès-verbaux des années 1569 et 1570. Gravure de l’église de Chéry au milieu du XIXème siècle
Du XVIIème au XIXème siècle, les Chapitres et Abbayes sont les plus grands constructeurs de domaines et moulins, dont le moulin de Chéry qui a brûlé en 1902, longtemps alimenté par la Rivière Neuve. On raconte que les meuniers de l’époque avaient le monopole du débit de la rivière pour maintenir le bon niveau de l’eau entraînant les roues et qu’ils ne se souciaient pas de la gêne causée aux autres moulins en amont ou en aval. Une usine de décolletage, une des premières usines du canton, a été créée à la toute fin du XIXème siècle, mettant à profit la force de l’eau. En 1847, la construction de la voie ferrée Paris-Vierzon-Toulouse amène Chéry à posséder une gare. Une de ses activités consistait à expédier en Sologne la chaux grasse fabriquée dans les nombreux fours à chaux de la commune. Pendant la seconde guerre mondiale, tous les trains de voyageurs s’arrêtaient à Chéry pour le contrôle et le passage de la ligne de démarcation. La S.N.C.F. décida de sa fermeture en 1983 suite à un manque de rentabilité. Trois lavoirs subsistent encore à Chéry. |
Sources :